Les réseaux sociaux sont devenus des espaces où chacun peut déposer une partie de soi.
Auparavant, l’intimité se cachait dans des carnets secrets, loin des regards indiscrets.
Aujourd’hui, ces pages se sont ouvertes au monde entier.
Elles sont accessibles en un clin d’œil à des centaines, voire des milliers de personnes.
Ce qui était privé devient public.
Notre vie se transforme en une scène où tout le monde peut jouer.
Le journal intime a laissé place à un flux incessant d’émotions, de pensées, de moments fugaces capturés à la volée par notre smartphone.
En un clic, la moindre tranche de vie s’offre à une audience qui peut applaudir ou ignorer.
Parfois, ce besoin d’attention devient moteur.
L’écrit autrefois cathartique et personnel, s’est transformé en besoin de reconnaissance.
Combien de likes pour justifier une pensée légitime ?
Combien de commentaires pour vérifier que l’on existe dans cet univers virtuel ?
Cette manière de vouloir tout partager devrait rester dans l’ombre.
Si le bon vieux journal intime était ponctué de dates marquées par l’évolution lente de nos pensées, les réseaux sociaux délivrent quant à eux, une narration continue.
Tout le monde peut décider où commencer l’histoire, où l’interrompre et où la poursuivre.
Mais au final, il n’y a jamais de fin.